Cécité de l'âme
Se décline la rose du rouge carmin
Au gris marmoréen jusqu'à la rosae
Des antiques latins,
Sa sève vient à geler dans le marbre son sein
A l’heure où l'on perd son bec jaune, qu’à la volée
Coulent les pleurs malsains
Dans le schizzo enfantin les sillons profonds
Ne peuvent guère contenir - faut-il en rire ? -
Les brisants d’émotion.
Après les primeurs des infinies déceptions
Surgissent les saisons des moiteurs et les longues
Éclosions de bourgeons
Son âme blanche se colore d’incarnat
Et de cramoisi, connaît une nubilité
Éphémère et grenat
S’ouvre en pétales merveilles d’un bel apparat
Brunit et s’assombrit, elle qui eût été
Jolie comme dans l’au-delà
Comme un esclave grec et nu qu’on affranchit,
Elle se fût relevée, plus dorée que plage
Et soleil réunis.
Pesanteur par les fers du savoir alourdie
La terrasse tout au long du jour dans sa cage
Qui brûle et incendie
Elle s’avilie plus basse que mercure au Nord
Ignorante attend, qui soulage sa douleur,
La nuit parfumée d’or,
Qui la berce en silence, bel enfant qui dort,
La berce jusqu’au dernier battement de cœur
Et l’emmène à la mort.
K.R.